Le serious gaming prend ses marques

Le serious gaming a été annoncé comme l’une des tendances majeures de l’année 2013. Les marques misent dessus pour leur recrutement, de quoi plaire aux “djeun’s” accros aux jeux vidéos et autres online games. Mais quel est le concept du serious gaming ? Et quels en sont les avantages ?

Le serious gaming est apparu aux Etats-Unis (comme beaucoup de tendances), initialement utilisé par l’armée pour recruter et former de nouveaux soldats. Le terme, lui, est né en 2006 et qualifie les jeux vidéos online permettant de solliciter les compétences – ou de les améliorer – de nouvelles recrues dans le monde professionnel. Concrètement : des mises en situation et des jeux basés sur le réel s’adressant aux équipes de grandes entreprises ou aux candidats potentiels à un poste. Le but à peine caché : voir qui est le meilleur. Avec, toutefois, une dimension ludique permettant de s’affranchir des tests usuels et dédramatisant un peu la situation.

Les éditeurs n’ont pas tardé à flairer le bon filon et cette technique qui a longtemps été l’apanage d’entreprises ayant de gros moyens intéresse aujourd’hui les PME qui voient de nombreux outils mis à leur disposition pour entrer dans le jeu. Des systèmes simples permettent enfin de créer un serious game à moindre coût afin de dynamiser, fédérer ou encore évaluer ses équipes.

Du côté des grandes entreprises, c’est Danone qui a fait parler d’elle dernièrement avec Trust, un social game qui a tout d’un serious game. Basé sur l’identité et les contraintes du groupe, Trust a été développé afin d’attirer de nouveaux candidats susceptibles d’être recrutés en France, mais également à l’étranger. Les joueurs doivent mener à bien un projet en prenant en compte les enjeux économiques et sociaux de la marque. Alors que le jeu risque fort de séduire des jeunes – et moins jeunes – à travers le monde et de les pousser à postuler chez Danone, il représente un formidable outil de sélection pour les recruteurs du groupe qui pourront voir comment les joueurs – et donc candidats potentiels – s’en sortent. Un double tranchant qui devrait plaire aux uns et aux autres : jouer pour se faire embaucher, à part dans le secteur du jeu vidéo, c’est du jamais vu !

Mais alors, les serious games vont-ils détrôner les entretiens d’embauche classiques et ouvrir la voie à une toute nouvelle forme de recrutement ? Sans aller jusqu’à la disparition des campagnes de recrutement traditionnelles, l’arrivée des serious games et leur généralisation vont très certainement bousculer les codes du recrutement, au même titre que les réseaux sociaux. Reste à créer des jeux qui enthousiasmeront les candidats et leur donneront envie de s’investir suffisamment dans le jeu pour être repérés.