Les tendances créatives de demain, ça donne quoi..?

Jem et les hologrammes

Mardi 11 juin, 18h30 : rendez-vous est pris à la salle Wagram pour assister à la soirée Creative Days Adobe sur les tendances à venir. Au programme : cinq intervenants, tous spécialistes dans leur domaine, tous là pour donner leur vision des grandes tendances de demain au niveau de la création digitale et de l’innovation. Le tout en… 10 minutes chacun !

Où en est la créativité ?

Les grandes tendances… Toujours un vaste débat, qui évolue à chaque instant car ce qui est nouveau aujourd’hui ne le sera déjà plus demain compte-tenu de la vitesse d’évolution des technologies à notre portée. Qu’il est loin le temps où on réalisait des sites en faisant des tableaux, avec une belle animation Flash pour être dans le coup et montrer qu’on savait ce qu’on faisait, qu’on était à la pointe…

Aujourd’hui Flash est moribond (enfin, en ce qui concerne le web, car ses applications écran sont toujours d’actualité, ne l’oublions pas), n’importe quel quidam peut créer son site web grâce à un CMS et un template, les services online nous simplifient la vie grâce à des applis déjà développées pour nous, les idées se recyclent sur le web comme en pub (il suffit de suivre le très au courant Joe La Pompe), le viral devient la norme, le buzz le Saint-Graal

D’où une apparente perte de créativité : tous les contenus se ressemblent et il est de plus en plus difficile de sortir du lot. On fait comme le voisin, on “s’inspire” des réussites des autres et au final on adopte une ligne similaire (trop ?). Pour nous aider à transcender nos habitudes, de nouveaux outils sont mis à notre disposition : on nous encourage à sortir des sentiers battus, à voir plus loin, à créer différemment.

Mais concrètement, comment imaginer le monde de demain, comment aller encore plus loin que tous les scenarii anticipatoires déjà développés ? Nos cinq interlocuteurs ont apporté quelques éléments de réponse sur les différents sujets qui les concernent, avec un même point commun : la mutation.

Demain, tous mutants ?

“Mutation” est donc le grand mot des tendances de demain : nous n’y échapperons pas et ceux qui refuseront d’en passer par là risquent de rester sur le carreau. Mutation des techniques, mutation des métiers, mutation des profils… La génération de slashers fait déjà ça très bien en cumulant les compétences, en devenant des sortes de super-spécialistes qui touchent à tout. Mais si ce terme s’applique essentiellement – pour l’heure – à une population hybride qui ne trouve pas sa place et ne sait / ne veux pas choisir entre plusieurs domaines, il pourrait bien très vite devenir la norme.

En découlera l’arrivée de nouveaux métiers, comme celui de creative technologist qu’a essayé de définir Stéphane Maguet. Cette appellation un peu obscure désigne quelques ‘”mutants” de la génération X qui ont su mêler créativité et technologie pour concevoir des objets, des supports, des solutions à la pointe de l’innovation. Ces profils très spécialisés ont réussi à faire se rejoindre communication, créativité, marketing et technologie pour imaginer un environnement nouveau. Rupture avec le schéma traditionnel

De même, des métiers jusqu’ici relativement balisés, comme celui de photographe, sont voués à disparaître dans leur forme originelle. Une transformation initiée avec les logiciels de retouche photo et les appareils numériques. On ne prend plus des photos de la même façon, chacun peut devenir photographe, on voit même apparaître des artistes qui ne capturent l’instant qu’avec un iPhone. Art dématérialisé

De même, le développement agressif de la vidéo (qu’il est loin le temps où le père de famille sacrifiait une partie de son salaire pour investir dans une caméra qui allait mettre sur bande les souvenirs des premiers pas du petit dernier…) comme vecteur de communication sociale a apporté sa pierre à l’édifice. Un medium incontournable vers lequel, selon Marc Da Cunha Lopes, les photographes devraient se rapprocher pour faire évoluer leur propre métier. Mais alors, qu’en sera-t-il des vidéastes..?

Vers une dématérialisation du design ?

Le design redessine notre environnement à grands coups de nouveautés : les voitures, le mobilier, les objets du quotidien, prennent une forme différente, s’adapte aux nouveaux comportements. Il faut être rapide, efficace, percutant, ne pas perdre de vue l’essentiel, aller encore, toujours, plus vite. C’est ce besoin d’efficacité et le manque de temps patience qui font que nous attendons des designers qu’ils nous permettent de modifier les choses sans avoir à attendre.

“Modifier les choses” : transformer son environnement, le customiser à loisir… On nous donne aujourd’hui la possibilité de choisir sa voiture sur mesure pour qu’elle nous corresponde à 100%. Mais une fois qu’elle est là, que faire si on change d’avis ? Ne serait-il pas incroyablement satisfaisant de pouvoir en changer la couleur comme on change de tenue, pour être toujours raccord ? Science-fiction ? Peut-être pas pour longtemps…

La tendance est à la dématérialisation, la tendance est à la personnalisation totale… Faisons se rejoindre ces deux tendances et créons le monde de demain à notre image, agissons sur nos objets comme par magie. Le mapping remplace les bon vieux hologrammes du dessin animé Jem qui, déjà dans les années 80, nous faisait miroiter un monde qu’on pourrait modifier à volonté. Un re-design de l’environnement dont l’idée a été lancée par Geoffrey Dorne (qui, non, n’a pas fait référence à Jem).

Et si le monde de demain était un monde que chacun modulerait selon son humeur ?