Best practices 2012 : 2. Des apps, des plans et des jeux interactifs

Interactivité ! Ce fut, semble-t-il, le maître-mot de 2012. Enfin ! diront certains… Car oui, désormais il faut compter avec une relation bilatérale. Alors que beaucoup freinent encore des quatre fers pour se lancer dans l’aventure, quelques entreprises ont su se démarquer en entrant de plain pied dans l’ère interactive. Une interactivité qu’on connaît bien depuis une dizaine d’années avec la télévision mais qui reste encore hypothétique, obscure, voire dangereuse aux yeux de quelques récalcitrants.

Peut-être parce que, sur le web, on a bien plus de mal à canaliser les interactions. Et que le manque de contrôle est un risque que beaucoup préfèrent ne pas prendre. C’est pourquoi l’interactivité, qui se profile sous bien des formes, a été adoptée de façon plus “sécuritaire” par ces entreprises qui font du dialogue une priorité. Tests et jeux sont le pain béni 2.0 : ou comment faire interagir une communauté sans trop lui laisser la parole.

Et le résultat ne se fait pas attendre. Pour peu que le jeu soit intéressant, il attire. Un peu. Beaucoup. A la folie. De quoi fédérer une communauté. On le voit chaque jour avec les apps Facebook et le harcèlement continu via le news feed et les notifications : être invité, sans cesse, par des “amis” qui passent leur journée à exploser leur score sur Candy Crush Saga et autres Tetris des temps modernes, voir leurs exploits en temps réel… Rien de tel pour booster la notoriété d’une marque qui se serait approprié une thématique innovante. Ou mieux : qui aurait fait de son objectif un jeu.

Racoler le client, faire passer un message, redorer son image en s’intéressant au développement durable, telles sont les applications réussies de ces almost serious games. On ne vous teste pas, mais on vous fait entrer dans un univers pour vous faire adhérer à une idée, un concept, une marque, une entreprise dont les principes deviennent les vôtres.

Transférer l’attention en jouant la carte ludique, voilà qui n’est pas nouveau mais qui fait toujours recette, et les réseaux sociaux sont un formidable tremplin pour arriver à ses fins. Quand Petrobras, géant pétrolier brésilien, se décide à faire la part belle aux espèces de la forêt amazonienne et des côtes brésiliennes, on est en droit de se demander où est le piège…  Sensibiliser aux espèces de la faune et de la flore vivant au Brésil via une carte interactive, on aurait plutôt vu ça chez Greenpeace. Mais c’est Petrobras qui s’y est collé !

Si l’initiative est surprenante, elle n’est pas isolée, loin de là. Plus l’industrie est suspecte, plus il y a de chances qu’elle fasse appel à ce type de subterfuge pour améliorer son image. Détourner l’attention, encore… Bien évidemment, les conclusions peuvent revêtir différents aspects.

Positif : l’appel à la sensibilisation.

Positif encore : la diffusion d’informations sur des sujets que, finalement, nous ne maîtrisons pas.

Positif pour l’entreprise : la prise de position pour une bonne cause.

Négatif : détourner l’attention de l’implication réelle de l’activité de l’entreprise

Négatif encore : faire de causes louables un jeu, diminuant ainsi leur importance réelle

Ici, ce ne sont pas les leviers qui sont en cause, mais bien leur utilisation à des fins pas toujours honnêtes… Car les leviers, eux, sont pour le moins efficaces. Citons tout de même le cas de Novo Nordisk, entreprise de santé danoise qui a su développer un challenge intéressant dont le but est d’équilibrer ventes et réputation de l’entreprise. Du serious gaming pour futur employé du mois.