Content first : l’inversion de processus web

Durant des années – et encore aujourd’hui -, quand un client demandait un site web, il en voulait un “joli”, “qui dépote”, “moderne”, “comme celui-là, mais en différent”… Ce qui l’intéressait, c’était l’apparence. Et durant des années – et encore aujourd’hui -, les agences produisaient des maquettes à base de lorem ipsum en s’en donnant à cœur joie niveau design. Et ce, tout en passant à côté de l’essentiel : le contenu.

Design, mobile et contenu

Il y a donc eu des modes. Celle du “design first” (design dans son ensemble, le responsive n’existant pas). Puis sont apparus smartphones et tablettes et la donne a changé. Ceux qui ont choisi de suivre le mouvement et de ne pas rater le train ont parié sur le “mobile first” : au lieu de partir d’un design global qui s’adapterait au mobile, ils ont conçu leurs maquettes en partant du mobile et en ajoutant des fonctionnalités pour les ordinateurs. il est toujours plus facile d’ajouter que de soustraire, c’est aussi vrai en design.

L’avancée était notoire, mais comment estimer le rendu d’une maquette avec un contenu qui n’est pas celui qui sera intégré au final ? Comment juger l’apparence d’un site quand les visuels ont été empruntés à des banques d’images et ne correspondent en rien à ceux qui seront utilisés ? L’ère du “content first” est arrivée, n’en déplaise à certains…

Contenu : le cœur du site

Qu’est-ce qui fait un site ? Son apparence ? Son ergonomie ? Sa fluidité ? Un peu de tout ça, mais avant tout c’est son contenu qui en fait la richesse. Google l’a bien compris en scannant les sites pour les trier en fonction de leur pertinence. C’est bien le contenu qui prime et ça paraît logique.

Un site est destiné à faire passer un message. Le message prime donc sur l’apparence, même si celle-ci est déterminante au premier abord. Pourtant, si un site comme Le bon coin fonctionne alors que son design laisse pour le moins à désirer, c’est bien que le visiteur cherche avant tout une information. Si l’information est là mais que l’emballage laisse à désirer, il sera plus enclin à revenir que si l’emballage est séduisant mais vide.

Trois règles d’or : le message, le message, le message…

La réalité du web, c’est qu’il faut bien se rendre à l’évidence que le contenu est roi. C’est lui qui entraîne ce fameux buzz que tout le monde recherche, mais c’est surtout lui qui fidélise l’audience, rassemble une communauté et renforce la crédibilité.

Il ne s’agit donc pas de se faire plaisir en publiant les infos qu’on pense être les bonnes, mais se poser la question de ce que la cible attend. Parce que souvent, ce qu’on cherche à transmettre ne l’est pas conséquemment à plusieurs raisons:

  • on transpose le discours corporate ou print sur le web – or on n’appréhende pas un contenu web de la même façon
  • on veut conserver la même tonalité, exactement – or le public n’est pas le même
  • on a une idée erronée de ce qu’attend la cible – or on se remet rarement en question dès lors qu’il s’agit du contenu
  • on reste sur le système de la communication traditionnelle – or le web impose le discours et explose le monologue

Il est donc essentiel de travailler le contenu avant même de s’atteler au design d’un site; Que cherche-t-on à transmettre ? Quel(s) type(s) d’information ? Pour quel public ? Quels sont les retours espérés ? En se concentrant sur la réponse à un besoin plutôt qu’à une volonté et une conviction personnelles, on a toutes les chances de mieux penser son site. Indépendamment des desiderata de chacun. Pour mieux l’intégrer à un design pensé pour ce contenu et non en adaptant le contenu au design.