Faire exploser son référencement : commandement numéro 1

(Attention quand même : c’est du one shot ET à prendre au second degré)

Et si j’écrivais un article pour faire exploser le nombre de visites sur mon blog ? Comment devrais-je m’y prendre pour drainer du trafic sur un blog de fille qui ne s’adresse pas qu’aux filles, un blog pour geeks qui parle de mode et de sorties (non, ce n’est pas compatible), où on disserte réseaux sociaux et chiffons ? Pas évident, justement parce qu’un tel blog serait voué à l’échec (ben oui : il faut seg-men-ter !).

Alors on va suivre les dix commandements de base et les trafiquer un peu, histoire de les adapter (vaguement), et voir ce qui se passe…

1. Des mots-clés tu abuseras. Oui, mais pas n’importe lesquels. Concrètement, personne n’en a rien à faire de la perceuse du voisin. Non, ce qui intéresse les gens aujourd’hui, ce sont les termes suivants :

 

  • – buzz
  • – e-réputation
  • – référencement
  • – stratégie
  • – audience
  • – réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Klout, Foursquare, Google+…) et messageries (Hotmail, Gmail)
  • – élections présidentielles
  • – 2012 (par extension)
  • – mode
  • – tendance
  • – trendsetter
  • – infuenceur
  • – tendanceur
  • – iPhone
  • – iPad
  • – Apple
  • – 2.0 et 3.0
  • – Lady Gaga
  • – Justin Bieber (sic !)
  • – sexe et tous ses dérivés (ne faites pas comme si vous ne vous en doutiez pas, je sais très bien quels sites vous visitez au bureau) , donc fellation, sodomie, partouze, rencontres libertines, sex toys, porno…

Allez, on va s’arrêter là.

Ce qui pourrait donner, en somme, l’article suivant :

En cette rentrée 2011, le web est le rendez-vous des technophiles et des néophytes. Les smartphones (iPhoneen tête, alors qu’on attend avec impatience la sortie de l’iPhone 5) et les tablettes (est-il utile de rappeler le succès de l’iPad, et depuis peu de l’iPad 2 ?) permettent de rester connecté en permanence : au bureau, à la maison, dans la rue, dans le métro, dans son bain (pour le côté porno chic). Et c’est là que vont vous cueillir les pros de la communication et marketeurs 2.0 (bientôt, la version 3.0 en rayon).

Regardez la vérité en face : aucun de vos déplacements virtuels n’est anonyme : on vous piste, on vous cookie-ise, on vous piste, on vous scanne, on vous profile et on vous spamme. Pas moyen de regarder un site de voyages sans vous retrouver avec des pubs sur le côté de votre fenêtre Hotmail ou Gmail. Vous jetez un œil sur un site de vente en ligne pour trouver une paire de chaussures ? Idem. Vous serez traqué jusqu’au bout. Les dernières tendances s’invitent dans votre navigateur et la mode se démocratise (même cousine Cunégonde risque de s’afficher avec LA robe que vous avez repérée en boutique. La boutique, elle n’y a pas accès, du fin fond de son bled paumé, mais Place des tendances, si !).

Et que dire de votre vie de tous les jours, celle que vous pensez partager avec vos amis les plus proches (environ 250 sur Facebook, 100 sur Twitter, un peu moins sur Klout – pas encore assez répandu ) ? Vous êtes fier d’avoir obtenu dix mayorships sur Foursquare ? Réfléchissez plutôt au fait que vos moindres déplacements sont fliqués – et avec votre accord en plus ! – et que chacun sait que non, vous n’étiez pas au bureau cet après-midi puisque vous avez fait un check-in chez Colette. Ca vous apprendre à vous la jouer  sans établir de connexions entre vos neurones avant ! “Les réseaux sociaux sont les mouchards du web” => CQFD

Pourtant, on les utilise volontiers pour rester au courant de ce qui se passe dans le reste du monde (ou tout du moins du sien). On suit les comptes Twitter importants : Lady Gaga, Justin Bieber, Elle (bible de la mode),Vogue (autre bible de la mode), grands pontes de la e-réputation, du buzz et des réseaux sociaux (1FLUdigital,MyCommunityManager, Presse Citron, Loïc le Meur…), Rue89 (un peu d’actu ne fait pas de mal), et j’en passe !

On passe par les réseaux sociaux pour contrôler sa e-réputation et son influence via Klout qui sert avant tout à flatter l’égo puisque toutes nos actions ne sont pas prises en compte. Mais voilà : on veut faire le buzz. Le quart d’heure de célébrité façon Warhol traîne en longueur et c’est à qui tiendra le plus longtemps sur les réseaux en intéressant ses followers. On poste des conneries sur Facebook et on laisse des commentaires partout. Ca donne l’impression d’avoir des amis. D’ailleurs, on est friend avec tous les gens à qui on a dit bonjour une fois dans la vraie vie. C’est dire si notre life a de l’importance (j’en connais qui vont chercher les amis de leurs amis, vus une ou deux fois mais avec qui, bien entendu, ils sont super amis maintenant. D’ailleurs, ils ne se parleront jamais, mais ça fait bien d’avoir des amis, sinon t’es un asocial du web). Influenceur de son propre réseau, on a tout intérêt à ce qu’il soit vaste, pour être un plus grand influenceur encore (sic ! – again).

Donc grâce à une page Facebook, un profil Twitter ou un blog, on s’autoproclame tendanceur, trendsetter, voire visionnaire même si on n’a jamais mis les pieds dans une boutique, repéré les looks de demain et qu’on choisit systématiquement la serpillère informe qu’on a prise pour LE pull du siècle. N’est pourtant pas Tavi qui veut et devenir gourou de la mode n’est pas donné à tout le monde !

Ceux qui ne percent pas dans les tendances ou se croient investis d’une mission bien plus importante que toutes ces foutaises de gonzesse se tournent vers la politique. Ah, la politique…Ca tombe bien : on approche des présidentielles. 2012 is in da place ! Et comme il faut bien décrypter l’état des choses pour les pauvres abrutis que sont les internautes, chacun y va de son analyse. Là encore, foin d’expertise, chacun place son grain de sel en se prétendant apte à communiquer et développer des idées que, finalement, seuls trois péquins adopteront faute de compréhension globale. C’est beau, le web !

D’un autre côté, les candidats ont bien pigé que les élections passeront par Twitter, Facebook et les blogs. Leurs conseillers en communication ont donc intégré ces composants dans leur stratégie et font des réseaux sociaux leur nouveau fer de lance : aujourd’hui, la politique devient digitale. Amen !

Bref, aujourd’hui si tu veux faire de l’audience, il faut commencer par repérer les mots-clés les plus demandés, surfer sur la vague de l’actu et les distiller autant que possible, quitte à donner dans la répétition. Le but du jeu étant non pas de donner un contenu intéressant et réfléchi, mais bien d’attirer les visiteurs. Et s’ils ne reviennent pas, faute de contenu approprié ? Pas grave : d’autres les remplaceront. Qu’est-ce que je disais, moi, déjà ? Ah oui : c’est beau, le web !

 

Un article Absolute Trendsetter